L’époque carolingienne marque un moment important dans l’histoire de la poésie lyrique et de la musique médiévale. La renaissance carolingienne a été fondamentale pour le renouveau de la tradition classique. Un manuscrit conservé à Paris, écrit entre la fin du IXe siècle et le début du Xe siècle, doit être considéré comme une véritable compilation testamentaire de la culture carolingienne. En cela, il est tout à fait extraordinaire que ces poèmes soient dans certains cas corrélés à une notation musicale (neumes typiquement aquitains).

Il nous a donc semblé possible de réinterpréter les mélodies, présentées ici, en suivant une méthodologie précise qui respecte les règles de l’époque. Même en ce qui concerne les instruments, des références organologiques et archéologiques ont été consultées. Ce fut tout d’abord le cas pour la reconstruction de la lyre selon les modèles trouvés en Allemagne et en Angleterre, à l’instar de la cythare de la tradition romaine ; il s’agit de tous les instruments mentionnés par le grand théoricien de la musique de l’époque, Hucbald.