L’un des aspects les plus merveilleux de jouer des divisions au cornet est qu’il s’agit d’une seule ligne d’une texture polyphonique. Lorsque les autres voix sont jouées sur un orgue italien de la Renaissance, dont le timbre et l’articulation sont merveilleusement vocaux, le cornet devient partie intégrante de l’orgue. Comme le disaient les Italiens, le cornet joue nell’organo (dans l’orgue) ou, pour reprendre les termes de John Evelyn, le diariste anglais, le cornet « donne vie à l’orgue ». J’ai toujours aimé cette expérience. En fait, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de vivre en Italie au cours des trois dernières décennies, car les orgues italiens sont tellement plus accueillants pour le cornet et les voix que les instruments nordiques. Cette façon de se lier à l’orgue fonctionne bien dans les pièces de division, mais aussi dans la musique instrumentale polyphonique, qui s’est bien sûr développée à partir de la tradition de la division. Pour cette raison, j’ai également choisi de jouer des canzonas de Guami, Trabaci et d’autres, en choisissant des pièces avec une partie supérieure floride, et en ajoutant librement ma propre Minute. J’ai divisé l’enregistrement entre des pièces avec orgue (en utilisant le bel instrument de Graziadio Antegnati datant de 1565 dans l’église de Santa Barbara à Mantoue) et d’autres avec un ensemble de trois violes et d’une harpe. J’espère ainsi montrer à la fois le côté religieux de l’instrument et son côté plus intime, peut-être même « lascif ».

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