Le premier biographe de Bach, Forkel, écrit 50 ans après sa mort et établit un lien catégorique entre Bach et le clavicorde : « Il préférait jouer sur le clavicorde ; le clavecin, bien que susceptible d’une très grande variété d’expression, n’avait pas assez d’âme pour lui, et le piano était de son vivant trop balbutiant et encore trop grossier pour le satisfaire. Il considérait donc le clavicorde comme le meilleur instrument d’étude et, d’une manière générale, pour les loisirs musicaux privés. Il ne croyait pas qu’il fût possible de produire avec un clavecin ou un pianoforte une telle variété dans les gradations de ton que sur cet instrument, qui a certes une sonorité douce, mais qui est extrêmement flexible à petite échelle ».

L’évidence écrasante du son, du toucher et de l’émotion obtenue en jouant ou en écoutant de nombreuses œuvres de Bach sur le clavicorde suffit à valider le récit de Forkel. Il confirme que le clavicorde est tout à fait capable d’exprimer des pensées raffinées, et qu’il a suffisamment d’âme pour le faire.

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