Se démarquant des autres villes d’Allemagne, Hambourg – où C.P.E. Bach (1714-1788) s’installa en 1768  – avait pour tradition de jouer les passions pendant l’office religieux, et non lors d’un service séparé. Cela ne manqua pas d’avoir des incidences. Non seulement la longueur des passions étaient plus courtes dans la ville hanséatique, mais aussi leur structure et la narration de l’histoire commençait plus tard pour se terminer avec la mort du Christ. Pendant la vingtaine d’années qu’il y passa, sa fonction de directeur de la musique de la ville de Hambourg imposait à C.P.E. Bach de présenter chaque année une passion. On sait que le compositeur travaillait lentement et ne parvenait pas à respecter les échéances. Cela explique-t-il le fait que ses passions comprennent de nombreux ajouts d’autres musiciens, outre quelques contributions personnelles ?

En ce qui concerne la Passion selon Saint-Luc (1775), la reconstitution de sa partition démontre qu’elle est, pour l’essentiel, l’œuvre de Gottfried August Homilius, par ailleurs principal contributeur des passions de C.P.E. Bach.

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